Travailler mieux pour vivre mieux
Ces dernières années, les salariés ont développé des attentes plus fortes en matière de sens et de justice sociale. Les entreprises doivent donc réajuster leurs propositions pour répondre à ces besoins au-delà de la rémunération. Esprit collectif, impact sociétal, respect des valeurs personnelles, nous nous sommes penchés sur la question.
Vie professionnelle et vie personnelle : redéfinition en cours
De nouvelles réalités (télétravail, parentalité solo, crises personnelles et contextuelles) influencent la capacité des salariés à bien travailler et rendent d’autant plus importantes les mesures que peuvent prendre les entreprises pour favoriser la déconnexion, comme l’instauration de politiques de déconnexion numérique. Pour Sandra Fillaudeau, coach et consultante en équilibre des temps de vie, le sujet de l’équilibre vie personnelle et professionnelle s’est imposé quand elle a dû conjuguer sa maternité avec une importante promotion. La spécialiste commente : “la frontière pro/perso s’est brouillée sur les plans du temps et de l’espace mais elle s’est aussi déplacée pour tracer une ligne autour des sujets de l’intime. Notre vie personnelle se divise désormais entre “partageable” et “non partageable””.
Aspirations nouvelles : trouver du sens par le travail
Pour Julien Brezun co-gérant en France du label Great Place to Work qui mesure et valorise la qualité de l’expérience des employés, il faut retenir quatre évolutions cruciales dans les attendus de la vie professionnelle :
- l’individualisation du rapport au travail,
- un modèle de leadership qui fait que le manager doit aider à se développer,
- la recherche de justice sociale,
- la recherche de sens, entendu comme le fait de se sentir utile.
- Faut-il pour autant adopter une lecture générationnelle des attentes professionnelles ?
Bien-être au travail : une question de génération ?
Il semble que les aspirations intergénérationnelles convergent vers une quête commune de bien vivre au travail, même si les priorités diffèrent selon les âges, ou plutôt les périodes de la vie. Pour Julien Brezun, les différences générationnelles ne sont pas aussi tranchées que cela, à l’image de la fracture numérique que l’on peut observer chez des profils de tous âges. Selon Sandra Fillaudeau, l’équilibre pro/perso serait par exemple une notion à réactualiser tout au long de la vie. Et un incontournable en entreprise. “C’est le rôle de l’organisation de fournir les moyens de bien faire son travail et de nourrir une performance durable et une forme d’engagement en étant respectueuse des personnes et de leurs contraintes extérieures”.
Il faut donc que les entreprises comprennent et intègrent ces nouvelles attentes pour offrir un environnement de travail adapté à chacun tout en renforçant notre capacité à travailler ensemble. “L’entreprise est un collectif puissant et la qualité de l’expérience collaborateur dépend en premier lieu du niveau de confiance ressenti au sein de l’organisation”, conclut Julien Brezun.
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