Naud&Poux, architectes du vivre ensemble

Lors de l’acquisition de Capital 8 en 2019, Invesco a souhaité redonner un nouveau souffle à cet actif immobilier et interroger à nouveau Naud & Poux — Architectes.

L’agence d’architecture est en effet à l’origine de la réhabilitation opérée sur le patrimoine existant entre 2002 et 2006 : 18 000 m2 de façades avaient été remplacés pour améliorer l’enveloppe thermique des bâtiments. Comme nous le confie Luc Poux, architecte et associé Naud & Poux, les besoins et usages de l’immeuble de bureau et de ses services ont beaucoup évolués depuis. D’où la décision de se lancer, aux côtés d’Invesco, dans la recherche d’un concept itératif.

Pouvez-vous nous en dire plus sur ce concept ?

LP — « Nous avons appliqué une méthode d’intégration progressive qui renouvelle la vision de l’acte de construire. Elle combine le déjà-là et la facture écologique de chaque intervention. La nécessaire adaptation climatique des constructions suppose de raisonner en termes d’usages universels.Cette approche itérative de projet s’articule sur plusieurs piliers qui ont en commun une nouvelle vision du vivre ensemble. »

Comment avez-vous pensé et concrétisé ce nouveau vivre ensemble à Capital 8 ?

LP — « Le vivre ensemble constitue un axe de travail important sur ce site, puisqu’il accueille 2 500 collaborateurs et leurs flux de mobilité respectifs. Cette notion passe par une autre prise en compte de l’expérience utilisateur : simplification des flux entrants/sortants, accessibilité et usage des espaces verts, démarche biophilique pour tous, intégration des mobilités douces, etc.

Ce vivre ensemble s’incarne à Capital 8 par des interventions ayant toutes un objectif commun : la convivialité. Qu’ils s’agissent du grand escalier monumental extérieur/intérieur, des lobbys largement dimensionnés, de l’usage retrouvé des 3200 m2 de jardins, des rooftops ouverts à tous, d’une nouvelle offre de services, l’utilisateur est au cœur du concept itératif de projet. »

La notion de vivre ensemble renvoie aussi à l’intergénérationnel. Comment prenez-vous en compte cette question ?

LP — « La prise en compte des flux générationnels dans l’architecture est inhérente à la question espace-temps. Le temps long auquel se confronte l’architecture nous impose une réflexion intergénérationnelle puisqu’il s’apprécie sur plusieurs générations.

C’est la raison pour laquelle la qualité d’usage s’exprime plus en usages universels qu’en usages du quotidien si on souhaite pérenniser nos interventions. La lumière naturelle, l’ensoleillement, la ventilation naturelle, la protection solaire ou encore la biophilie sont autant d’usages universels qui sont intergénérationnels. »

La toute dernière intervention à Capital 8, en site occupé, s’achève. Elle constitue d’ores et déjà un manifeste d’architecture régénérative et une référence d’adaptation des constructions confrontées au défi climatique. Elle préfigure en cela une nouvelle vision de la ville durable, inscrite dans une exigence environnementale contrainte mais qui reste indubitablement une ville désirable où il fait bon vivre.

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