Sport et résilience : causes et conséquences
Quels liens entretiennent sport et résilience ? Les témoignages qui décrivent la pratique d’une activité physique comme un moyen de dépasser une blessure ou un rapport au corps abîmé ne manquent pas. Mais à haut niveau, le remède peut se transformer en poison.
Le sport, moteur de résilience
Vécues par des millions de personnes, les vertus cathartiques, apaisantes et libératrices du sport sont désormais documentées dans plusieurs ouvrages. Dans Sport et résilience par exemple, on apprend que le sport était déjà pratiqué dans les hôpitaux américains et allemands pendant le premier conflit mondial pour permettre aux blessés de guerre de récupérer plus vite. Aujourd’hui encore, un programme comme les Invictus Games utilise le sport pour aider des militaires à surmonter leurs traumatismes. Dans le sud-est de la Turquie, c’est la pratique du surf qui répare les blessures liées aux séismes de 2023.
“La boxe, c’est plus qu’un sport pour moi. Après la naissance de ma fille, c’est devenu le moyen de m’en sortir” se confiait, Wassila Lkhadiri.
Le haut niveau, risque pour la santé mentale
Mais dans certains cas, le sport peut faire vaciller la santé mentale plus que la renforcer : 35 % des athlètes de haut niveau souffrent ainsi de troubles mentaux. Simone Biles ou encore Noah Lyles ont contribué à lever le tabou de l’anxiété et de la dépression en parlant ouvertement de la façon dont ces difficultés influent sur leur carrière. La période de l’après-compétition est particulièrement difficile comme l’illustre le “blues post-JO” dont témoigne notamment la judoka Romane Dicko. Six sportifs sur dix pourraient ainsi rester traumatisés par un échec en compétition. Pour mieux vivre ces blessures psychiques au cours de leur carrière sportive, de plus en plus d’athlètes intègrent un suivi psychologique à leur préparation.
Au-delà de la compétition, les spécialistes étudient également désormais la relation entre troubles du comportement alimentaire et pratique sportive ou encore les phénomènes d’addiction au sport (bigorexie). Cette dépendance à l’activité physique et aux hormones qu’elle libère toucherait 15% des personnes pratiquant une discipline sportive au quotidien.
Le champ de la psychologie du sport a vocation à mieux accompagner les athlètes concernés par ces troubles. En pleine expansion, il devrait à l’avenir continuer à éclairer les liens existants entre activité physique et résilience.
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