Capucine Viglione : révélation d’une discipline et d’une athlète

Double championne de France d’escalade de vitesse, Capucine Viglione détient le record national de cette discipline spectaculaire : 6,68 secondes. Rencontre avec cette athlète, sélectionnée pour ses premiers Jeux l’an dernier.

Une vocation qui prend racine tôt

C’est en suivant la voie de son grand frère que Capucine commence le bloc et l’escalade de difficulté dès son plus jeune âge à Marseille. Suite à un déménagement en région parisienne, elle découvre l’escalade de vitesse : « Je n’en avais jamais entendu parler, mais j’ai tout de suite accroché, car c’est un sport de perfectionniste où l’on doit répéter, répéter, répéter, et se battre contre soi-même ».
Soutenue par sa famille, Capucine quitte le foyer familial à 14 ans pour l’internat afin de pousser plus loin sa passion en rejoignant l’équipe de France. « L’entourage est très important », souligne-t-elle. « Le regard des gens sur le corps d’une femme musclée n’est pas toujours tendre, donc c’est réconfortant d’être entouré d’autres sportifs de haut niveau. Enfin, surtout à l’adolescence, car aujourd’hui, je suis juste super fière de ce corps qui me permet de faire des choses incroyables », sourit la jeune femme.

Le passage vers le haut niveau

Le goût de la compétition est tout aussi précoce chez Capucine. Petite fille lorsqu’une jeune de son club d’escalade marseillais remporte les championnats de France, elle se met à rêver de gagner à son tour, pourquoi pas les championnats d’Europe, du Monde… Des rêves qui se sont mus en objectifs pour l’athlète professionnelle qu’elle est devenue. Elle rappelle néanmoins que l’escalade reste un sport amateur même s’il s’agit d’une discipline olympique. Sa vie est donc rythmée par les entraînements quotidiens et les compétitions fréquentes mais Capucine poursuit en parallèle des études en école de commerce et doit sans cesse chercher des moyens de financer sa carrière. Un mode de vie hors normes qui lui plaît et dont elle tente de profiter au maximum.

L’expérience de la performance

« Bien sûr, il y a des séances que j’aime plus ou moins, mais je sais aussi que c’est la régularité qui caractérise le haut niveau », confie Capucine. Elle apprécie se voir progresser d’une séance à l’autre et considère l’escalade, comme beaucoup d’autres sports, comme un formidable moyen de s’ancrer dans le présent. Un moment convivial, qui invite au lâcher-prise. « Quand je grimpe, je me sens là où je suis censée être et c’est vraiment la sensation la plus agréable ». Mais la compétitrice n’est jamais loin : « J’aime aussi le renouveau chaque saison : les cartes sont rebattues, tout est possible. J’ai gagné le Championnat d’Europe jeune, maintenant je veux le gagner en senior en 2026 ! ».