Droits des femmes, où en sommes-nous ?
Selon la Banque mondiale, l’égalité hommes-femmes reste un objectif lointain, même dans un pays comme la France. En 2018 déjà, Oxfam alertait sur la précarité des travailleuses françaises dans un rapport intitulé “Pauvreté au travail : les femmes en première ligne“. Trois ans plus tard, l’INSEE pointait encore un écart de salaire de 9 % à poste et compétence égales. Alors où en sommes-nous de l’égalité des droits des femmes et des hommes au travail ?
Egalité professionnelle dans les textes… et dans les entreprises ?
Avant même de parler d’égalité salariale, les femmes (mariées) ont dû batailler pour pouvoir disposer librement du fruit de leur travail. Un droit obtenu… en 1907 ! Elles devront ensuite patienter jusqu’en 1965 pour ouvrir un compte bancaire et travailler sans l’accord de leur mari.
Le principe de l’égalité de rémunération “pour un même travail ou un travail de valeur égale” entre homme et femme apparaît, lui, dans la loi française en 1972. Quant au fait de réserver une offre d’emploi à un sexe, c’est interdit depuis 1975. En 1983, la loi Roudy réaffirme l’égalité de traitement dans tous les champs de la vie professionnelle et institue l’obligation de production d’un rapport annuel en plus d’introduire la notion d’égalité des chances.
Depuis, différents textes ont tenté d’instaurer des quotas pour accélérer la féminisation des instances dirigeantes des grandes entreprises mais force est de constater qu’en 2023, seules 6 femmes étaient PDG parmi les 120 plus grandes entreprises françaises, bien en deçà des 40 % de femmes cadres dirigeantes visé pour 2030.
Pourquoi la place des femmes en entreprise fait-elle encore débat en 2024 ?
Les femmes occupent majoritairement des métiers peu valorisés. Différences de salaires, précarité des contrats, les carrières féminines sont aussi plus facilement mises en parenthèse. L’égalité femmes-hommes au travail resterait un défi en raison du manque de politiques volontaristes dans les entreprises, dont la culture et le management seraient encore basés sur des valeurs dites masculines. Stéréotypes de genre et différences comportementales continuent d’influencer les expériences et les choix de carrière des unes et des autres.
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