Merci Raymond ouvre la ville au jardin
Comment donner une nouvelle dimension à la ville ? Nous en avons discuté avec Hugo Meunier, fondateur de Merci Raymond, une entreprise qui mène à bien des projets de revégétalisation urbaine dans des lieux emblématiques de Paris dont Capital 8.
Quelle vision de la végétalisation urbaine portez-vous ? A-t-elle évolué en 10 ans d’activité ?
Hugo Meunier – “Quand cette aventure entrepreneuriale a démarré, nous avions déjà l’ambition de faire jardiner les urbains et d’impliquer les habitants dans la végétalisation de la ville mais le concept n’était pas aussi consensuel qu’aujourd’hui. Pour financer ces projets, il fallait énormément argumenter, convaincre les partenaires publics et privés. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, les projets qui transforment des parkings en jardins sont devenus courants et largement acceptés.
Outre l’évolution de l’opinion publique et de la volonté politique, la végétalisation urbaine revêt désormais une dimension réglementaire avec le PLU bioclimatique ou la loi zéro artificialisation nette (ZAN). Face aux enjeux environnementaux, nous allons être amenés de plus en plus à construire la ville sur la ville et la végétalisation contribue à l’acceptation de cette nouvelle réalité. En plus de répondre à des attentes de bien-être propres à la période post-Covid.”
Comment cela se traduit-il à Capital 8 ?
Hugo Meunier – “Nous avons pensé le site dans l’ensemble, c’est-à-dire en imaginant différents types de végétalisations pour l’intérieur et l’extérieur, sans oublier le toit terrasse que nous avons transformé en toit potager. C’était un défi, tant en termes de logistique que de portance, mais nous sommes très heureux du résultat, on vient de récolter les premiers radis. Le fil rouge de ces différentes initiatives, c’est que nous ne plantons pas juste pour le regard, nous voulons faire vivre ces jardins à travers des usages participatifs et collaboratifs.”
Que vous évoque la philosophie open source venue de l’informatique ?
Hugo Meunier – “Je vois un parallèle avec les bâtiments et jardins privatifs qui s’ouvrent au quartier, à d’autres publics. Le toit de Capital 8 est ainsi devenu un espace partagé pour les usagers du bâtiment, pourquoi ne pas y inviter les écoles du secteur demain ? Les récoltes du potager seront cuisinées par les restaurateurs de Capital 8, ce qui fait écho à la notion d’écosystème global et de partage de compétences et de ressources présente dans l’open source. C’est très cohérent avec la démarche ESG de Capital 8 pour le bien-être de ses résidents.
En travaillant à l’échelle de la ville, Merci Raymond accompagne un mouvement vers le jardin comme bien commun. Cette dimension participative, d’un lieu à vivre que l’on se réapproprie, est aussi rendue possible par l’accès facilité aujourd’hui aux connaissances sur l’entretien d’un jardin : avec Internet, il est devenu clair que la main verte, ça s’acquiert !”
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