Wassila Lkhadiri : un parcours fait de dépassements de soi

Quel rapport entretiennent les athlètes à la compétition et au dépassement de soi ? Nous avons posé la question à Wassila Lkhadiri, boxeuse olympique de 28 ans, soutenue par Capital 8 dans le cadre du Pacte de performance.

Qu’est-ce qui a motivé vos débuts en boxe ? Quelles étaient vos premières aspirations en tant qu’athlète?

WL – J’ai commencé à l’âge de 15 ans dans le sud de la France, à Hyères-les-Palmiers. Je cherchais un sport qui me permette de me défouler et j’hésitais entre la boxe et la danse. L’esprit familial de la boxe m’a convaincue et j’ai vraiment pris goût à la discipline : j’étais la première fille du club donc au début, on me prenait pour la petite sœur d’autres boxeurs ou on me mettait à rude épreuve pour tester ma motivation.

La compétition a-t-elle toujours été une évidence ?

WL – Pas du tout ! Au début, je ne voulais pas en faire. Pourtant,j’ai toujours aimé le sport et la compétition mais dans le domaine de la boxe, j’avais peur que ce soit dangereux. Mais de la même façon, j’ai accepté de tester… et ça m’a plu, si bien qu’un an plus tard, j’intégrais l’équipe de France. Je suis donc très contente de m’être dépassée à ce moment, cela m’a permis de me rendre compte du fait que j’avais des capacités et qu’il existait en réalité de nombreuses protections. Le plaisir a clairement pris le pas sur la peur et à 18 ans en 2013, je suis entrée à l’INSEP.

Quels ont été les moments de votre carrière où vous vous êtes le plus dépassée ?

WL – Ce déménagement du Sud de la France à la région parisienne a été un grand changement pour moi, notamment parce que je quittais le cocon familial pour aller au bout de mon objectif. En 2014, j’ai fait un podium européen puis j’ai raté deux fois les qualifications olympiques, le Covid a frappé… Mais je suis quelqu’un de persévérant alors après une pause grossesse et une séparation, j’ai décidé de revenir plus forte que jamais. J’ai perdu 30 kilos, je me suis organisée pour rapporter une belle médaille : je n’ai plus la même approche du sport depuis que je suis maman, solo qui plus est. Si je suis à l’entraînement plutôt qu’avec ma fille, Ayleen, il est hors de question de ne pas me donner à 100 %.

Comment envisagez-vous la compétition aujourd’hui ?

WL – Pour moi, le sport de haut niveau consiste à sortir de sa zone de confort. Après la période très difficile de mon retour de grossesse, je sais que je suis vraiment capable de me dépasser. La compétition nous y aide puisque c’est l’occasion de mettre en place les acquis de l’entraînement et donc de progresser. Se confronter aux autres permet d’évaluer cette progression et suivre les combats de mes camarades me permet également d’apprendre.
C’est grâce à toute cette expérience engrangée qu’en 2023, alors que je perds les deux premiers rounds du quart de finale des Jeux européens, je me transcende. 3 minutes plus tard, ma concentration paye et je suis qualifiée pour cet été.

Un dernier conseil pour se dépasser à votre image ?

WL – Aborder les choses les unes après les autres, palier par palier, sans oublier de prendre du plaisir !

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