Les Français face à la décarbonation : où en est-on ?

En matière de neutralité carbone, les Français font-ils figure de mauvais élèves ou sont-ils simplement pessimistes ? Les chiffres dessinent un paysage contrasté, à l’image de l’ambivalence des individus, tantôt découragés face à l’ampleur du défi, tantôt reboostés au vrai-faux mythe du colibri. Des individus qui n’oublient pas de demander des comptes aux entreprises et à l’Etat.

Les perceptions négatives freinent le passage à l’action

“Les Français croient moins à la décarbonation de l’aérien que leurs voisins européens, mais veulent encore voyager”. Illustration du pessimisme national présumé ? En tout cas, près de la moitié des Français interrogés ici “associer[aient] la décarbonation à une réduction de la qualité de vie”. Moins de 40 % d’entre eux seraient motivés pour s’y tenir au quotidien. Ainsi, les pratiques alimentaires évoluent mais “52 % estiment que décarboner leur assiette reste difficile”. Ils sont en tout cas 60 % à déclarer ne pas savoir par quoi commencer pour se lancer.

Toujours selon cette étude, les jeunes feraient néanmoins bouger les choses en achetant plus facilement d’occasion leurs vêtements (51 % contre 21 % chez les plus de 65 ans) ou des appareils électroniques reconditionnés (42 % contre 19 % chez les plus de 65 ans). Cette inclination vaut également pour les modes de transports alternatifs ou communs : 73 % des 18-24 ans prendraient le train “au moins de temps en temps” (et 61 % des 25-34 ans). Peut-être avez-vous d’ailleurs observé l’émergence du train-bragging, la tendance à se vanter de prendre le train ?

Décarboner son épargne, un écogeste auquel on pense moins

Et si la décarbonation commençait par celle de l’épargne ?
Aux écogestes classiques s’ajoute la décarbonation de l’épargne rappelle Laure Verhaeghe, co-fondatrice et présidente de Lendosphere dans cette tribune. Un premier pas décrit comme un impératif écologique mais aussi une évidence économique ! De nombreux acteurs se proposent désormais d’accompagner les particuliers dans cette démarche. Parmi eux, GreenGot ou le site Change de banque qui s’adresse également aux chef-fes d’entreprises.

D’ailleurs en matière de décarbonation, serait-ce aux entreprises de montrer l’exemple ? Sachant que les PME et ETI représentent 30 % de l’empreinte carbone de la France, leur contribution appuyée paraît indispensable à l’heure où le Conseil d’Etat juge la décarbonation française “insuffisante”.